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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 11:27
Avec sa tête de premier de la classe, Nicolas Demorand se forge au jour le jour une réputation de journaliste pugnace, voire de trublion, tout particulièrement lorsqu'il interroge le personnel politique. Ajoutons, sans avoir peur de travestir la réalité, qu'il s'en donne à coeur joie lorsque ce personnel est de droite et qu'il est au pouvoir. L'obsession de Nicolas Demorand semble être de lutter contre la "langue de bois" communément attribuée aux politiques et de mettre à jour, d'extirper, les mensonges d'Etat en les poussant jusque dans leurs retranchements. "Allez-y, parlez franchement, sincèrement" leur conseille-t-il régulièrement, non sans quelque naïveté, afin d'obtenir un aveu, parfois même avec l'ambition à peine cachée d'obtenir un scoop pour sa station. Pourquoi pas ? Le métier c'est le métier et il a son éthique et sa noblesse.
Là où il y a problème, c'est lorsque le débat adopte un ton agressif et que l'interrogatoire tourne à la polémique. Car, fine mouche, le ci-devant "personnel politique" a bien analysé et compris la façon dont Nicolas Demorand s'y prend et, qu'on le veuille ou non, les attendus professionnels et peut-être idéologiques qui sous-tendent  ses questions. Des amabilités ont été récemment échangées avec Frédéric Lefebvre, porte parole de l'UMP, et plus récemment encore avec le "gentil" Xavier Bertrand, qui s'est fait un plaisir de tâcler le bouillant Nicolas, mettant poliment mais fermement en cause les "convictions" de ce dernier. C'est bien dommage. Et l'ultime argument avancé par le journaliste est bien malheureux: "moi je me contente de poser les questions, contentez-vous d'y répondre". C'est un peu court, jeune homme. Car on peut s'interroger sur la sacralisation de la parole journalistique et de son caractère définitivement intouchable.
Ce que ces incidents sur France Inter nous apprennent surtout, c'est que l'on assiste à l'affrontement de deux pouvoirs qui s'affirment comme tels. L'un, de tpute éternité, le pourvoir politique. L'autre, aux ambitions réaffirmées avec force, le pouvoir médiatique. Les escarmouches publiques récemment diffusées sur Inter nous montrent que le pouvoir politique relève le défi. Nicolas Demorand serait bien inspiré de la jouer plus finement et non de foncer tête baissée sur la cape rouge qu'agitent régulièrement devant lui des artistes aguerris et maintenant, visiblement documentés. Et de modérer son tempérament généreux et bouillonnant pour mieux atteindre ses objectifs.
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